Juillet 1964 : massacre dans le Sud'Est
Suite à l'invasion des Camoquins dans le Sud-Est, le 28 juin 1964, François Duvalier organisa la traque du groupe des frères Baptiste. Sur les pas des Camoquins, militaires et macoutes ravagèrent diverses communautés pour avoir collaboré avec les envahisseurs ou simplement afin de dissuader tout éventuel appui des poppulations locales aux résistants.
Les traces des massacres perpétrés dans le Sud-Est entre juillet et septembre 1964 (dits massacre de Thiotte), très peu présentes dans les ouvrages consacrés au régime des Duvalier, se lisent sous la plume de Gérard Pierre-Charles en 2000 dans Haïti Jamais Plus ! Les violations de droits de l’homme à l’époque des Duvalier (Éditions du Cresfed, Port-au-Prince).
Elles sont ainsi résumées par Jean-Philippe Belleau («Liste chronologique des massacres commis en Haïti au XXe siècle». Encyclopédie en ligne des violences de masse, 2009) :
1964, juillet-septembre : À la suite d’une infiltration, le [28] juin 1964, dans la région du Sud-Est, d’une guérilla anti-duvaliériste basée en République Dominicaine, les macoutes et l’armée déclenchent une vaste opération de répression et exécutent environ 600 personnes dans les localités de Mapou, Thiotte, Grand-Gosier et Belle-Anse.
L’une de ces tueries est passée dans la mémoire populaire comme le «massacre des paysans de Thiotte». Les macoutes exécutent hommes, femmes, enfants, nouveaux-nés et vieillards soupçonnées d’avoir aidé les rebelles ou de ne pas leur avoir résisté. Plusieurs familles comptant plusieurs dizaines de membres sont entièrement exterminées. Un enfant de l’une d’entre elles, âgé de neuf ans, réussit à s’échapper mais est plus tard arrêté puis conduit au Palais National où il aurait été mis à mort par François Duvalier lui-même.
En 2003, Claude A. Rosier dans Le Triangle de la Mort-Journal d’un prisonnier politique haïtien 1966-1977, (Imprimerie Henri Deschamps, août 2003) fournit la liste suivante de 144 victimes -dont des familles entières, 25 membres de la famile Madoumbé et 19 membres de la famille Fandal-, massacrées à Belle-Anse, Thiotte et Mapou, entre juillet et septembre 1964.
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Les documents secrets émanant de l’Armée d’Haïti apportent beaucoup de détails sur l'invasion des Camoquins et les massacres perpétrés dans le Sud-Est. Sur cette page la lettre du préfet de Belle-Anse, Édgard Jameau, à Papa Doc le 9 juillet 1964, dans laquelle il confirma l’exécution des résidents de Thiotte et Mapou, particulièrement la famille Fandal.
Le type et les langues publiés | Titre et Description | date de création | actes | |
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Le capitaine Borges désigné chef des opérations contre les CamoquinsChoix du capitaine José Borges pour commander les opérations contre les Camoquins dans le Sud-Est. Un mois plus tard, dans la Grande-Anse, le capitaine Borges allait se démarquer par sa cruauté lors des Vêpres de Jérémie en août 1964. Message du 2 juillet 1964, sur ordre de François Duvalier. |
établi Jul 02, 2015 |
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Confirmation d'exécution à Thiotte et à Mapou par le préfet de Belle-AnseDans une lettre datée du 9 juillet 1964, Édgard Jameau, le préfet de Belle-Anse, confirma à François Duvalier l'exécution des résidents de la commune de Thiotte et de la section rurale de Mapou, parmi lesquels 10 membres de la famille Fandal clairement identifiés. Le capitaine Borges, le même qui allait se distinguer par sa barbarie lors des Vêpres jérémiennes en août 1964, fut en charge du "nettoyage" a coups de canon. |
établi Jun 28, 2015 |
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Compte-rendu du capitaine Regala au Palais nationalLe capitaine Williams Regala part à la chasse des Camoquins et envoie un compte-rendu au Palais national. Il annonce le «nettoyage» des zones Morne Manigrette et Trou-Dimanche. 8 juillet 1964. |
établi Jun 27, 2015 |
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